Philosophie de l’action collective (par Bernard Benattar)

Publié le par actionscollectives33

Philosophie de l’action collective

Conférence introductive au forum du 24 Mai 2011

par Bernard Benattar

Le logo de ce colloque sur les actions collectives nous donne à voir un cercle. Je suis venu à ce forum en pensant bien qu’à 250 personnes nous ne pourrions nous retrouver en cercle, mais que symboliquement nous serions dans cette intention de faire circuler les idées, les désirs, les expériences, les questions, entre nous.  L’idée de ce forum c’est quand même de faire cercle  aussi pour nous aider à sortir de nos quant à soi, moi le premier, et que la parole de chaque intervenant soit une ressource qui se partage, s’amende, se discute…

Quand Irène Darnau et Lucienne Chibrat ont commencé à me parler de ce projet de forum, cela m’a ramené à quelques années en arrière, 20 ans, lorsque j’étais chargé de former des travailleurs sociaux aux actions collectives, 2 jours par mois pendant deux ans. Il s’agissait d’un groupe de 15 personnes que j’accompagnais dans leurs expérimentations, un peu comme dans un laboratoire, tant pour partager et analyser les expériences que pour en imaginer de nouvelles. C’est dire toute l’attention que mérite ce sujet !

Je me suis d’abord intéressé aux mots clés, ceux qui nous réunissent :

« forum », « action », « collectives », comme à des réservoirs de pensée et de pensable.

Le forum est un lieu de réflexion, d’échanges de pratiques, c’est un lieu d’articulation entre théorie et pratique, une articulation constitutive à mon sens de l’action.

Historiquement le forum est la place du marché, le lieu de la foire, c’est à dire là où on vient échanger, vendre, troquer,  où circulent, marchandises, biens et paroles.

On peut imaginer qu’un forum comme le notre est aussi un lieu où l’on vient faire son marché !

Mais cela ne suffit pas. Le forum c’est aussi le lieu du débat politique, de la discussion des affaires publiques, le lieu in fine de la construction du sens commun.

C’est intéressant de chercher à conjuguer ces deux dimensions : le marché avec sa gouaille, son relatif désordre, ses intérêts particuliers et l’agora où se construisent des ententes, où se questionnent les orientations de la cité.

Dans notre forum il s’agit bien de réunir ceux qui se sentent responsables du sens que l’on peut donner aux actions collectives dans le travail social, du sens aussi du vivre ensemble, voire du sens de l’égalité  ou de ce qu’il faudrait rattraper pour que l’égalité prenne sens.

L’action n’est pas l’acte ni tout à fait l’activité. Nous n’aurions pas fait un forum des activités collectives. Pourquoi ça ne colle pas?

Action fait penser aussi à bonne action, la BA (chez les scouts, mais pas seulement).Tous nous sommes concernés par la bonne action, même si c’est un peu manichéen, c’est un présupposé de l’action collective, versus travail social de conduire de « bonnes actions ». Pour qui ? Pour quoi ? En quoi ? C’est peut-être cela notre propos, non pas seulement la question mécanique de l’action (comment ça marche ?), mais sa pertinence, une intention (individuelle et collective).

Et puis l’action,  est-ce que ça s’oppose à l’inaction, à la passivité ? Oui, on a tous le reflexe de militer pour l’homme actif, l’homme debout qui n’est pas passif, qui ne se laisse pas faire. On sait très bien qu’on est vivant aussi  dans la contemplation, la rêverie, mais on reste attirés principalement par l’action,  le philosophe aussi d’ailleurs. Je ne me souvenais pas à quel point le thème de l’action était particulièrement fécond dans l’histoire de la philosophie ! Tous en parlent, tous tentent de la penser.

Sommes nous des femmes et des hommes d’action ? Qui pourrait répondre non ?

L’homme d’action, est-ce celui qui fabrique, produit, transforme ou celui qui préside, ordonne, organise le sens de l’action ? Faire, faire avec, faire faire, de qui parle t-on lorsque nous parlons d’actions collectives ?

Est-ce que collectif veut dire ensemble ? Est-ce qu’on veut parler de groupe, de communauté, de société, de réseau ? (Le mot réseau a aujourd’hui une connotation très positive). Le mot collectif a ici un statut d’adjectif et cela ne va pas nous suffire, il faut aussi qu’on en face un nom commun, un sujet. C’est aussi cela que j’aimerais développer, non pas seulement un adjectif qui qualifie l’action, mais ce qui en fait l’origine et la raison d’être.

Dans ces trois mots, quel est le plus important ? On ne va pas trancher, on va prendre l’expression dans son ensemble, en développant la notion d’action comme collective par définition. Comme dit Hannah Arendt: « L’action en tant que distincte de la fabrication n’est jamais possible dans l’isolement, être isolé c’est être privé de la faculté d’agir ». Donc elle dirait que l’action est par définition collective.

Mais on sait bien que les mots « ont leur vie a eux et nous la notre », et on essaye de s’articuler avec eux.

L’action versus poïésis et praxis

Il y a une distinction traditionnelle (d’Aristote) dans les significations de l’action, certes un peu savante, mais qui me semble très pertinente dans notre histoire: C’est la distinction entre poïésis et praxis. Poïésis renvoie au faire, au sens ou l’action fabrique quelque chose, au sens ou elle vise un but, lorsqu’ on dit peut importe les moyens, ce qui compte c’est le résultat. L’action dès lors, c’est d’abord penser produire quelque chose, un résultat qui deviendra extérieur a soi.

La praxis quant à elle désigne l’habileté, la compétence, la faculté d’agir. Elle correspond aux actes politiques et moraux, tous les actes qui ont pour fin l'accomplissement d'un bien immatériel.

Est-ce de praxis dont il s’agit  ici, ou plutôt de poïésis, quand on parle d’action collective, quand on organise des actions collectives ? Est ce que ces actions sont en vue de, dans le but de produire un résultat indépendant des acteurs ?

La praxis c’est un acte qui vaut par lui même. Ex : Quand je chante dans ma salle de bain ou avec mes amis, c’est un acte qui vaut pour lui même, car on ne cherche pas à produire un spectacle ou à en faire un commerce. Quand on se retrouve ici même, le forum lui aussi est une histoire de praxis. Bien sur il y aura des actes, mais on sait bien qu’ils n’auront aucun rapport avec ce qu’il se sera passé. On est  finalement dans un faire qui vaut par lui même et qui trouve en chemin sa finalité. Non pas que l’action  soit sans fin, sans but, sans valeur exportable, seulement cette valeur on ne l’a pas anticipée, pas totalement, elle est une création singulière, qui trouve sa source, au moins partiellement, dans l’improvisation.

Cette distinction sémantique pourrait valoir comme critique d’une action collective, enfermée jusqu’à l’étouffement dans des méthodologies savantes, bornée à des fins prévues d’avance, et validées par des évaluations schématiques.  Cette action là ne serait légitime qu’à condition de produire des résultats visibles et prévisibles.

Quand l’Assistante Sociale est en entretien, elle n’a pas eu à écrire un projet pour chaque personne. Elle n’a pas explicité les objectifs, les moyens, la fin, les étapes intermédiaires, etc., alors qu’il faut bien le faire, à chaque fois que l’on veut mettre en place une action collective.  Peut-être que pour l’instant le travail social interpersonnel, dans l’intimité du bureau, c’est un faire qui construit sa fin en chemin, en référence à un corpus de savoirs, que le diplôme garantit. De fait c’est une action libre et autonome, qui vaut aussi pour elle même, (écoute, reconnaissance, élucidation), et dont les résultats ne sont pas décrits d’avance.

En revanche, au sujet de l’action collective, on a parfois l’impression à la lecture de fiches descriptives, qu’il faudrait avoir tout prévu à l’avance. Est ce que ces fiches sont faites a priori ou a posteriori, cela je ne sais pas !

Mais je sais cependant, pour avoir travaillé avec des éducateurs, que lorsqu’ils font le projet de partir en voyage ou de conduire un atelier théâtre, ils doivent faire valoir une méthodologie de projet qui les amènent à décrire le résultat observable qu’on est en droit d’attendre d’une telle action.

Peut-être faudrait-il parler de création collective, pour affirmer la valeur réelle d’une participation de tous, faite nécessairement d’improvisation, toujours susceptible de changer le destin de l’action en quelque sorte, de produire des résultats inattendus, une œuvre commune singulière. Il faudrait bien aussi que l’on fasse confiance dans cet imprévu qui naitra du faire ensemble.

Dans l’action où est donc la théorie  ?

Aujourd’hui on remplace souvent théorie par technique ou méthode ou encore process ou processus. La théorie ce n’est pas seulement ce qui surplomb la pratique, c’est même souvent ce qui en provient. Qu’est qui fait une théorie ?

Parfois on lit dans un livre quelque chose et ca ne prend pas sens. Il faut qu’on rencontre l’expérience, que l’on agisse, pour que ce que l’on avait lu six mois avant prenne sens. Parfois c’est l’inverse, l’expérience nous laisse sans voix, comme hébétés, et c’est un texte, une conversation, qui nous permettent de qualifier et de comprendre ce qu’on a vécu. Ce qui fait théorie souvent c’est cette conjonction, cette rencontre entre l’expérience et le concept, entre la valeur intrinsèque et l’action.

Ce mot théorie nous donne le droit d’être, comme le disait Nietzche, « des ruminants ».

 

La théorie, c’est aussi une histoire de Kaïros, d’occasion, de juste moment, cela prend corps ni avant, ni après . C’est donc constitutif de la notion d’action que de s’appuyer sur la théorie et de faire théorie, même si c’est souvent très difficile de savoir par où cela commence en quelque sorte.

Il y avait aussi deux mots qui m’intéressaient dans l’histoire de cette notion d’action, c’était énergéia et antéléshia. Energéia, c’est à dire, que dans l’action on est du coté de l’énergie, du changement qui est en cours, de la transformation qui est en train de se faire. Avec l’entéléchia, on est du coté de l’aboutissement, de la réalisation.

L’Action a besoin d’acteur ou d’auteur ?

L’acteur est un mot aujourd’hui très à la mode, bien plus d’ailleurs que le mot auteur. Acteur vient directement du mot action ou bien du mot acte, on ne sait pas. Si cela vient du mot action ce serait de cette étymologie de augere, qui veut dire en même temps auteur. En ce sens l’acteur qui agit est aussi l’auteur qui pense, et plus que penser, celui qui est au commencement de… (L’auteur de mes jours c’est celui qui était a mon commencement).

Il y a donc du coté d’action cette idée d’acteur qui est au commencement de quelque chose. Agir c’est commencer, c’est débuter, c’est penser quelque chose qui va s’augmenter. Et dans cette idée d’action collective on a toujours cette idée de commencer quelque chose avec les gens en espérant que cela va nous échapper, que l’on va se laisser embarquer et que ce que l’on avait prévu n’est pas ce qui va arriver et ce qui va arriver va même être mieux que ce qui était prévu.

C’est parce que je suis auteur, c’est a dire à l’initiative de, que mon autorité va être une autorité de délégation, dans l’action collective particulièrement, ce qui est moins vrai dans l’entretien où il n’y a pas d’inversion des rôles, chacun gardant sa place. Dans l’action collective on est parfois bousculés dans nos places, lorsque que les contributions des uns aux autres et à l’œuvre commune, comptent plus que les attributions.

Dans le registre du théâtre, l’acteur est en représentation, il joue un rôle et se met au service de l’auteur et du public, il interprète et ne se contente jamais d’exécuter. Donc non seulement il est peut être à l’origine de quelque chose qui va se passer, mais il est aussi celui par qui le texte, le verbe, l’action, vont pouvoir se transformer, s’interpréter au moment d’être donnés à voir et à entendre.

Collectif n’est pas seulement un adjectif, mais aussi un nom

On se plaint souvent, dans le travail particulièrement, de ne pas avoir assez de collectif, au sens de la solidarité, de l’entraide, au sens d’un encouragement et d’une reconnaissance mutuelle. Le collectif idéal (pour les optimistes dont je suis) fait promesse d’un être ensemble à la fois plus heureux et plus productif, qu’une juxtaposition d’individus, par delà les aléas, les embuches et les inévitables tensions.

Hannah Arendt dit : «  Acteur va avec patient », c’est a dire celui qui est capable de pâtir. On ne peut pas être acteur si en même temps on ne reçoit pas l’autre, elle est dans cette duplicité là du mot acteur.

Donc le collectif nous permet de pâtir et de reprendre le dessus parfois, il nous stimule, nous donne l’envie de l’autre, alors que la foule nous donne le dégoût de l’autre.

L’action collective ne vise pas à faire des foules, des masses, des flux, pas à faire de l’indifférenciation. Dans ce collectif idéal chacun a sa part, chacun existe à sa manière, chacun est vu comme un sujet de droit, mais aussi de fait, un visage. Bien sûr nous sommes tous en égalité, mais on est à égalité dans la différenciation. L’idéal du collectif qui réalise quelque chose ensemble,  c’est que chacun y trouve une place singulière, non pas seulement statutaire. Et du coup quand je vois que l’autre à une place singulière, c’est assez possible que je passe du dégoût au goût, de l’indifférence ou de la défiance, à la confiance joyeuse.

Dès lors, on n’a plus besoin de créer des programmes d’éducation ou de rééducation à  l’altérité, autrement appelés « socialisation »,  mais seulement de créer des occasions d’action collective, celles qui renouvellent les accès à l’autre.

Le collectif est une histoire de création, on  crée et on se recrée ensemble.

L’action collective est-elle conçue comme un paradigme de l’action sociale, pour et contre ?

Le paradigme est un modèle de pensée, une idée générique, une orientation générale du sens. Et ce sens là s’appuie contre un sens ancien que l’on ne veut plus. C’est à dire « je veux cela, car je ne veux plus cela » ; Donc contre quoi se dresse l’action collective ?

Il est fréquent d’opposer la pratique traditionnelle d’accompagnement individuel à l’action collective. Cette opposition est vraie (en apparence) tant qu’on en reste à l’opposition entre parole et action, entre individu et collectif, entre confidentialité et publicité.

Pourtant l’action individuelle est toujours un peu de l’action collective : Quand je reçois quelqu’un, je reçois un monde en général, c’est même un monde qui reçoit un monde. Moi je représente et j’incarne peut-être, la société, mon institution, ma propre famille etc.… Et je reçois quelqu’un qui représente et incarne sa famille, son institution, son quartier, son clan etc.…je peux si je veux, m’adresser à cette pluralité là. C’est une des difficultés du travail social, que de pouvoir sortir du problème, de penser l’autre en tant qu’il est un monde. Ex : les affiches « je ne suis pas qu’un cancer ».

Quand on ne s’adresse qu’au problème et non pas à un monde ou à un individu nécessairement pluriel, ce qui nous guette, c’est de tourner en rond, de perdre de vue les capabilités, au delà des impuissances et vulnérabilités conjoncturelles. Le paradigme de l’action collective, c’est peut-être de pouvoir lutter contre le caractère totalitaire de la confidentialité. A travers l’action collective chacun retrouve le droit d’être un peu public, de faire parler de soi. Chacun prend un nom, pas seulement pour le travailleur social, mais aussi pour les autres, il peut être nommé, avoir une place reconnue, partager des confidences à l’aune de la confiance qui s’instaure avec les autres, non pas de droit , mais de fait.

C’est peut-être aussi contre la fameuse bonne distance  que se développe l’action collective, car ce dont il s’agit à l’évidence dans ces occasions là, c’est bien d’avantage  de juste proximité. On sort alors de la bonne distance que chacun s’essaye à mesurer chaque jour, pour entrer dans des frottements inédits, guidés principalement pas les impératifs multiformes de l’action. Si je dois porter quelque chose avec quelqu‘un et que nos mains se frôlent, c’est parce que nous portons quelque chose ensemble.

Je crois que le grand mérite du travail social, c’est aussi de redonner de la dignité à l’individu,  ou de l’aider à en trouver, de le placer au cœur de l’action, au dessus même des objectifs institutionnels et politiques. Mais en même temps, l’action collective nous permet de sortir d’un processus d’individualisation qui recentre le sujet sur lui même, au lieu de lui redonner des accès au monde. Ce balancier entre l’entretien, sans dire dorénavant entre « l ’action co » et individuelle, mais entre la situation de l’entretien et la situation de l’action en commun, du faire ensemble, ce balancier là, me semble être un enrichissement énorme du travail social.

L’action collective, c’est presque une lapalissade, vise à faire ou refaire du lien social, oui mais qu’est-ce à dire ? Le lien social, on peut le voir du coté du nœud, de la corde, du trait d’union, de l’attache, du liant, etc. Mais avec ces métaphores on ignore un peu le mouvement du dedans vers le dehors, du familier à l’étrange. J’ai envie d’utiliser le mot transcendance, en dehors du vocabulaire religieux, pour qualifier  ce passage du coté de l’autre, ou de l’altérité, en tant qu’il est différent, à travers l’action commune. Le lien social qu’on cherche (parfois pour les autres), il est dans un déplacement de frontières, au delà des rôles et des fonctions habituels, au delà des territoires d’appartenance imaginaires et réels. On peut penser que lier c’est aussi délier, déplacer, déterritorialiser, parce que sinon, les choses tournent en rond, lorsque les accès à l’autre sont enfermés dans des identités. Il me semble, que l’action collective, dans le travail social, a ce pouvoir par nature de provoquer  ces déplacements; je sors de mon clan, de ma famille, de mon territoire, pour créer d’autres appartenances, échapper à l’enfermement du même, mettre un visage sur l’inconnu et me donner à voir autrement.

C’est peut être cela la question du lien social, non pas seulement de faire du lien, mais de les déplacer, qu’il y ait du mouvement, que d’autres se créent.

Il y aurait aussi la question de l’insertion, le mot revient tout le temps, mais je n’ai pas le temps de la développer, il faudrait quelques heures de plus. Et celle aussi de l’empowerment, ou autrement dit de l’affirmation et du développement à travers les actions collectives de la puissance d’agir et d’être…

Et puis il y a un vieux sens à l’action collective dont on s’est un peu détournés, celui de la lutte, de la rébellion, de la grève, de la résistance, etc. Le terme désigne alors ces mobilisations qui échappent au cadre institutionnel et légal, tentant ainsi de faire advenir de nouvelles légitimités (tout proche de nous, le Printemps arabe).

Est-ce qu’il en reste quelque chose de cette acception dans le travail social ? Il y a quand même aussi je crois encore l’idée d’accompagner des résistances, des luttes, pour plus d’égalité, plus de justice, plus de dignité, plus de fraternité, pour les uns et pour les autres. Il y a là une dimension de lutte et de mobilisation.

 

Alors  l’action collective viserait un bien commun, un destin commun, un vivre ensemble meilleur pour tous ? Est-ce qu’au delà  de ses visées d’insertion, elle pourrait prétendre à participer d’une forme plus active de démocratie, celle qui partage la responsabilité de l’organisation de la cité ? Parce que quelles que soient les activités partagées,  il est toujours question, je crois, d’instaurer le débat, de faire médiation entre les intelligences, les sensibilités, les histoires, les territoires, etc.

Bernard Benattar

Site web : http/www.penser-ensemble.eu

Dans “Condition de l’homme moderne”, Hannah Arendt, Ed. Pocket, Agora, 1983, p.246

Dans “Lettre à une amie Vénitienne” de Rainer Maria Rilke, Arcades Gallimard, 1985, p.15 : “C’est effrayant de penser qu’il y ait tant de choses qui se font et se défont avec des mots; ils sont tellement éloignés de nous, enfermés dans l’éternel à-peu-près de leur existence secondaire, indifférents à nos extrèmes besoins; ils reculent au moment où nous les saisissont, ils ont leur vie à eux et nous la nôtre”

 

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